Les serveurs razorback... saisis...

Les deux serveurs Razorback étaient les plus importants du réseau de peer-to-peer eMule. Ils ont été saisis mardi en Belgique. Leur propriétaire a été placé en garde à vue. L'industrie du cinéma s'est félicitée de cette "prise", qui n'affectera pourtant que peu les échanges.

La plupart des utilisateurs des logiciels eDonkey et eMule connaissent le nom 'Razorback' : il désigne les deux serveurs les plus importants de ces réseaux de peer-to-peer. Ils ont été saisis mardi par la police fédérale belge, suite à une commission rogatoire des autorités helvètes, l'association à laquelle appartenaient ces serveurs étant domiciliée en Suisse.

Les serveurs Razorback étaient "responsables d'un tiers de l'ensemble des téléchargements sur le réseau eDonkey", utilisé principalement pour l'échange de fichiers illégaux, a expliqué la Fondation belge contre le piratage dans un communiqué. Selon la BAF, "les deux célèbres serveurs Razorback comptaient chacun jusqu'à plus d'un million d'utilisateurs en simultané et donnaient accès à plus de 140 millions de fichiers illégaux parmi lesquels des films, des séries télévisées, de la musique, des jeux et des logiciels".

La Motion Picture Association of America (MPAA), qui représente les principaux studios cinématographiques américains, a pour sa part indiqué que les autorités suisses avaient arrêté mardi le propriétaire des serveurs. "Il s'agit d'une victoire majeure dans notre combat pour mettre fin aux échanges illégaux par les serveurs peer-to-peer", a déclaré le directeur de la MPAA, Dan Glickman.

Seulement, cette action risque d'avoir peu d'effet sur les échanges de fichiers : selon les sites spécialisés, eDonkey et eMule reposent depuis peu sur des serveurs décentralisés, la fermeture de Razorback sera donc quasi insensible pour les échanges de fichiers illégaux. Ce, d'autant plus que selon le site Ratiatum, les serveurs ne contenaient pas de fichiers illégaux, mais un index de ces fichiers. Les serveurs participaient également "activement à la diffusion de contenus légaux", explique Ratiatum, qui déplore : " Avec la saisie des serveurs de Razorback, seule la partie légale du P2P a été atteinte."

[ Source: Tf1/ Multimedia ]